Bâtiment industriel métallique : tout ce que vous devez savoir sur l’ACV

L’analyse du cycle de vie (ACV) est une méthode d’évaluation environnementale qui permet de mesurer les impacts d’un produit ou d’un service tout au long de son existence, de l’extraction des matières premières à son élimination finale.

L’ACV est de plus en plus utilisée dans le secteur du bâtiment, qui représente environ 40% de la consommation d’énergie et 36% des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France. Face aux enjeux du changement climatique et de la transition écologique, les acteurs du bâtiment doivent réduire leur empreinte environnementale et répondre aux exigences réglementaires et aux attentes des clients. Dans cet article, nous vous proposons de tout savoir sur l’ACV d’un bâtiment industriel métallique.

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Les obligations légales de l’ACV

L’analyse du cycle de vie (ACV) n’est pas seulement une méthode d’évaluation environnementale, c’est aussi une exigence réglementaire pour les constructions neuves. En effet, la France s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40% d’ici 2030 et de 80% d’ici 2050, par rapport à 1990.

Pour atteindre ces objectifs, le secteur du bâtiment, qui représente environ 40% de la consommation d’énergie et 36% des émissions de GES en France, doit faire sa part. C’est pourquoi la nouvelle réglementation environnementale pour les constructions neuves, appelée RE2020. Cette dernière vise à réduire l’impact carbone des bâtiments, à améliorer leur performance énergétique et à garantir le confort des usagers.

Pour évaluer ces critères, la RE2020 se base sur l’ACV, qui prend en compte le cycle de vie complet d’un bâtiment, de l’extraction des matières premières à son élimination finale.

La RE2020 définit trois indicateurs principaux, calculés à partir de l’ACV, pour mesurer la performance environnementale des bâtiments :

  • Le bilan carbone (BCE), qui correspond à la quantité de gaz à effet de serre (GES) émise ou évitée par le bâtiment sur une période de 50 ans.
  • L’indicateur de besoin bioclimatique (Bbio), qui correspond à la quantité d’énergie nécessaire pour assurer le chauffage, le refroidissement et l’éclairage du bâtiment. Le Bbio dépend de la conception architecturale du bâtiment, de son orientation, de son isolation, de son étanchéité à l’air, etc.
  • La consommation d’énergie primaire (CEP), qui correspond à la quantité d’énergie consommée par le bâtiment pour le chauffage, le refroidissement, l’éclairage, l’eau chaude sanitaire, la ventilation, etc. Le CEP dépend du choix des équipements techniques du bâtiment, tels que les systèmes de chauffage, de ventilation, de production d’eau chaude, etc.

Pour en savoir pus sur ces indicateurs le site officiel de la RE2020 fait référence, vous le retrouverez ici.

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Les étapes et les méthodes de l’ACV

L’analyse du cycle de vie (ACV) est une méthode d’évaluation environnementale qui permet de mesurer les impacts d’un produit ou d’un service tout au long de son existence, de l’extraction des matières premières à son élimination finale. Pour réaliser une ACV, il faut suivre quatre phases, selon la norme ISO 14040 :

  • La définition du but et du périmètre, qui consiste à préciser l’objectif, le champ d’application, la fonction et l’unité fonctionnelle de l’ACV. L’objectif définit la raison d’être de l’ACV, le champ d’application définit les limites du système étudié, la fonction définit la performance attendue du produit ou du service, et l’unité fonctionnelle définit la quantité de produit ou de service nécessaire pour assurer la fonction.
  • L’analyse de l’inventaire, qui consiste à collecter les données relatives aux flux de matières, d’énergie et d’émissions associés au système étudié. Les données doivent être cohérentes, complètes, précises et représentatives. Elles peuvent être obtenues à partir de sources primaires (mesures, enquêtes, etc.) ou secondaires (bases de données, littérature, etc.).
  • L’évaluation des impacts, qui consiste à traduire les données de l’inventaire en indicateurs d’impacts environnementaux, selon une méthode d’évaluation choisie. La méthode d’évaluation définit les catégories d’impacts (par exemple, le changement climatique, l’épuisement des ressources, la toxicité humaine, etc.), les facteurs de caractérisation (qui permettent de quantifier les impacts) et les facteurs de normalisation et de pondération (qui permettent de comparer les impacts).
  • L’interprétation des résultats, qui consiste à analyser les résultats de l’ACV, à identifier les sources d’incertitude, à vérifier la robustesse et la sensibilité de l’ACV, à tirer des conclusions et des recommandations, et à communiquer les résultats de l’ACV.

Pour appliquer ces quatre phases à un bâtiment, il faut considérer les différentes étapes de son cycle de vie :

  • La production, qui correspond à la fabrication, au transport et à la mise en œuvre des matériaux et des équipements qui composent le bâtiment. Cette étape génère des impacts liés à l’extraction des ressources, à la consommation d’énergie, aux émissions de GES, à la production de déchets, etc.
  • La construction, qui correspond à la réalisation des travaux de construction du bâtiment. Cette étape génère des impacts liés à la consommation d’énergie, aux émissions de GES, à la production de déchets, à la nuisance sonore, etc.
  • L’utilisation, qui correspond à la phase d’exploitation du bâtiment. Cette étape génère des impacts liés à la consommation d’énergie, aux émissions de GES, à la consommation d’eau, à la production de déchets, au confort thermique, à la qualité de l’air, etc.
  • La fin de vie, qui correspond à la démolition ou au démantèlement du bâtiment. Cette étape génère des impacts liés à la consommation d’énergie, aux émissions de GES, à la production de déchets, à la valorisation des matériaux, etc.

Pour quantifier les impacts environnementaux à chaque étape, il faut utiliser des indicateurs, tels que :

  • Les GES, qui mesurent la contribution du bâtiment au changement climatique. Ils sont exprimés en kg équivalent CO2 (kg CO2eq).
  • La consommation d’eau, qui mesure la quantité d’eau utilisée par le bâtiment. Elle est exprimée en m3.
  • L’utilisation des ressources, qui mesure la quantité de matières premières utilisées par le bâtiment. Elle est exprimée en kg ou en m3.
  • La production de déchets, qui mesure la quantité de déchets générés par le bâtiment. Elle est exprimée en kg ou en m3.
  • Le confort thermique, qui mesure la température ressentie par les occupants du bâtiment. Il est exprimé en degrés Celsius (°C).
  • La qualité de l’air, qui mesure la concentration de polluants dans l’air intérieur du bâtiment. Elle est exprimée en microgrammes par mètre cube (µg/m3).

 

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Construire un bâtiment industriel peut s’avérer complexe et ne s’improvise pas. Plusieurs étapes sont ainsi à prendre en compte, depuis le choix du terrain adapté, jusqu’à la construction.

Dans ce guide vous allez découvrir comment piloter sereinement votre projet de construction d’un bâtiment industriel.

8 points clés développés dans le guide :

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✔  Évaluer la performance environnementale des bâtiments industriels : Une obligation de la RE2020

Avantages-inconvénients

Les avantages et les limites de l’ACV

L’analyse du cycle de vie (ACV) est une méthode qui présente de nombreux avantages pour les entreprises du secteur du bâtiment, mais qui comporte aussi des limites et des difficultés. Dans cette partie, nous allons analyser les bénéfices et les inconvénients, ainsi que les solutions pour les surmonter.

 

Les bénéfices de l’ACV

  • Optimiser les conceptions et la fabrication, en choisissant les matériaux et les procédés les plus économes en ressources et en énergie, et en réduisant les déchets et les émissions de GES.
  • Valoriser l’ image et la compétitivité, en affichant son engagement en faveur de la transition écologique, tout en se différenciant de ses concurrents sur le marché.
  • Répondre aux exigences réglementaires et aux attentes des clients, en respectant les normes et les labels qui intègrent l’ACV, et en fournissant des informations transparentes et fiables sur les impacts environnementaux de leurs produits ou services.
  • Anticiper les évolutions futures, en se préparant aux changements climatiques, aux évolutions technologiques, aux innovations sociales, etc.

Les limites de l’ACV

  • La complexité et la variabilité des données, qui rendent le calcul et la comparaison des impacts environnementaux difficiles. Les données peuvent être incomplètes, imprécises, obsolètes, ou provenir de sources différentes, ce qui peut introduire des biais ou des incertitudes dans l’ACV.
  • Le coût et le temps de réalisation, qui peuvent être importants pour effectuer une ACV complète et rigoureuse. L’ACV nécessite des compétences techniques, des outils spécifiques, et une collecte de données conséquente, ce qui peut représenter un investissement financier et humain conséquent pour les entreprises.
  • La fiabilité et la comparabilité des résultats, qui peuvent être remises en question par les parties prenantes. Les résultats de l’ACV peuvent varier selon la méthode d’évaluation, les hypothèses, les facteurs de pondération, etc., ce qui peut rendre difficile la communication et la justification des résultats de l’ACV.
  • La communication et la sensibilisation des acteurs, qui peuvent être difficiles à réaliser. L’ACV est une méthode complexe, qui nécessite une vulgarisation et une pédagogie pour être comprise et acceptée par les acteurs du secteur du bâtiment, tels que les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œuvre, les entreprises, les usagers, etc.

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